Moineaux friquets au cimetière marin d'Ajaccio
J'essaie d'aller le plus souvent possible à pied acheter des journaux ou faire des petites courses au centre commercial des Iles, sur la route des Sanguinaires. Je regarde côté mer, les goélands, cormorans huppés, aigrettes garzettes, avec toujours l'espoir de voir une rareté- j'ai vu un harle huppé en mars 2014, ça commence à faire loin. Côté terre il y a aussi des petites choses intéressantes, surtout en face du cimetière entre route et mer, dans les arbres et la prairie. Dimanche matin j'ai été frappé par le grand nombre d'oiseaux, vraiment inhabituel, en train de se nourrir au sol. Beaucoup de moineaux, un groupe d'étourneaux sansonnets, des bruants zizis, des chardonnerets, des serins cinis, quelques rougequeues noirs et des merles.
Rentré chez moi, j'avale deux tasses de café avec une douceur chocolatée, mon péché mignon (personne n'est parfait, Madame, Monsieur, même pas moi, c'est dire !) et je repars vite, sans manger, avec un appareil de photo. Tellement vite que j'ai oublié les jumelles et même pas pensé à prendre la lunette. A pied croyez-vous ? Que nenni, je viens de me taper 7 kilomètres, j'ai donc pris la voiture.
J'ai mitraillé pendant une bonne heure. Pas facile, il y a des oiseaux partout, qui bougent tout le temps, ils sont plus ou moins mélangés, il y a plusieurs groupes. Beaucoup d'herbe dans la prairie, donc ils ne sont pas toujours bien visibles. Et des constructions au sol qui empêchent d'avoir une vue d'ensemble, mais qui permettent de s'approcher d'eux. Fin de la récré à 13H30 au bout d'une heure, un molosse roux avec harnais rouge, non tenu en laisse, a fait s'envoler tout le monde. Whouah ! Et il y en avait du monde ! Je me suis abstenu de dire son fait au propriétaire, parfaitement conscient que son chien m'a dérangé dans mon activité, mais resté impassible comme si de rien n'était. J'en avais assez vu de toute façon, pas la peine de faire un scandale (peut-être qu'en plus le chien mordait)...
Surprise quand j'ai regardé les photos (185 quand même), les moineaux étaient quasiment tous des friquets, très peu de cisalpins ! Vous me direz que dans un quartier huppé, il n'est pas incongru de trouver des friqués (une douce voix malveillante m'a soufflé cette remarque facile que je n'osais faire). Combien ? Au moins une centaine. Sur une photo partielle d'un groupe j'en compte 61. Sur deux photos d'un autre groupe j'en compte 41 et 42, et je n'ai pas eu tout le groupe. Et il y en avait ailleurs. D'où viennent-ils ? Mystère ! Des migrateurs ou un rassemblement d'oiseaux locaux ? Nul ne sait.
L'observation des photos m'a permis de bien différencier les deux espèces de moineaux. Les cisalpins sont plus grands (deux bons centimètres), ils ont un petit sourcil blanc au-dessus de l'oeil que n'ont pas les friquets. Le friquet, en plus de sa tache noire caractéristique sur la joue, mais pas toujours visible quand il se nourrit, a un collier blanc presque entier, très visible lui, que n'a pas le cisalpin et sa bavette est plus petite. Enfin la calotte n'est pas exactement de la même couleur, brun-roux pour le cisalpin et plus vineux pour le friquet.
Rajoutez les étourneaux sansonnets, une trentaine. Les bruants zizis, peut-être une douzaine. Une pincée de serins cinis et de chardonnerets. Quelques rougequeues noirs solitaires à l'écart. Disons en gros cent cinquante oiseaux au bas mot. Elle doit être nourricière la prairie en face du cimetière !